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Carte blanche à Julie Masson

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13 Jan 2023

Chaque année, le Prix de Lausanne invite un·e photographe à réaliser une carte blanche pour documenter le concours à sa manière. L’occasion de découvrir des ambiances inédites du Prix de Lausanne, hors des feux de la rampe.

En 2022, c’est la photographe vaudoise Julie Masson qui a installé ses appareils dans les murs du 2m2c, à Montreux, pour son projet « Au pied des montagnes ». Ses œuvres seront à découvrir en grand format sur le Grand-Pont à Lausanne, du 23 janvier au 6 février 2023.

 

Un projet soutenu par

Au pied des montagnes

Arrivé·e·s du monde entier, accompagné·e·s par des membres de leur famille, par leur entraîneur·e, des danseuses et des danseurs regardent l’hyperpaysage qui les entoure. Sur les images, hésitant entre l’enfance et l’âge adulte, elles et ils se tiennent dans l’antichambre de la tension du prix de Lausanne et de sa compétition, en dehors du stress des classes et des répétitions. Dans les corps, le souvenir de la douleur et la fatigue de la préparation physique, cristallisée vers cette semaine décisive. Pour elles et pour eux, le contact privilégié avec le temps infiniment étendu du paysage sape la vitesse et la précision des gestes.

En janvier 2022, la 49ème édition de la compétition internationale de ballet est exceptionnellement déplacée à Montreux. Bien plus qu’une distance le long du Léman, ce contexte particulier opère un changement de paysage. Devant soi  l’étendue immédiate du lac au bout de laquelle s’imposent, si proches, les montagnes. Derrière soi : les hôtels grands et petits, la gare, le quartier des Planches, une ou deux maisons, quelques arbres. Puis à nouveau : les montagnes.

Les montagnes sont une surprise. Elles s’invitent dans les images comme elles s’invitent dans le regard égaré des candidat·e·s qui s’échauffent, s’étirent et semblent, en de très rares occasions d’apaisement du corps et de la détermination, s’assoupir à leur pieds. Le paysage ralentit tout : la danse, le temps, le regard que nous portons sur les photographies.

Entre les glissements géologiques et les mouvements chorégraphiques, les images de Julie Masson traversent l’espace indéterminé des salles où l’on s’échauffe, où la respiration elle aussi ralentie, joue avec la lumière. Le soleil, loin des feux contrôlés de la rampe, vient déranger les poses. La nuit, petit à petit, vient détendre le contrôle exercé sur les postures, sur l’image maîtrisée d’un soi tout entier tendu vers la réussite. Au pied des montagnes, du Chablais, des Préalpes, des Alpes du Nord, au pied des montagnes intérieures que l’on dresse devant soi, ces portraits révèlent quelque chose des ces danseuses et de ces danseurs, de leur hésitation, de leur âge suspendu et de leur douceur. Une dernière inspiration, celle qui se prend juste avant de se remettre en scène.

Texte de David Gagnebin-de Bons